Edouard Henry-Baudot   Artiste peintre

Biographie

Edouard Henry-Baudot, artiste peintre postimpressionnisteLa famille HENRY est installée à NANCY et BAYON (Meurthe et Moselle) depuis 1815.
Edouard est le cinquième enfant sur neuf ; son père, Charles Jean-Baptiste HENRY (1834-1883) est directeur de l’agence à Nancy de la Banque de France ; sa mère, Marie-Charlotte BAUDOT reste veuve en 1883 et élèvera seule ses enfants ; elle vit de ses rentes.

Né en 1871 à NANCY, Edouard Louis HENRY fut inspiré dès sa jeunesse par la rude campagne de Lorraine où, quoique parisien d’adoption, il passa de longs mois jusqu’à la première guerre mondiale.

Edouard qui, très jeune, présente de très bonnes dispositions pour le dessin, vient s’installer à Paris en 1890, d’abord au 9, rue Brochard de Charon, puis, en 1893, 4bis, rue Gustave Doré ; sa mère regagne Bayon, où il retournera pour toutes ses vacances.


En 1892, il est inscrit à l’Atelier Julian, considéré alors comme une excellente école de peinture. Il y rencontre un autre Nancéen, Henry Guinier. Il suit les cours de Jules Lefebvre et de Tony Robert-Fleury. Il a créé un certain nombre de planches pour l’Atlas de l’anatomie des formes du corps humain à l’usage des peintres et des sculpteurs publié par le Docteur Fau. Elève de l’atelier JULIAN, il exposa toujours à la Société Nationale des Beaux-Arts, sous son nom d’artiste : Edouard Henry-Baudot, dont il fut successivement membre associé, sociétaire en 1910, puis Secrétaire du Comité en 1922. Il quitte l’Académie en 1895.

Dès cette époque, Edouard sait qu’il sera artiste-peintre ; Le nom de HENRY est très courant dans l’Est de la France ; c’est pourquoi, en 1893 par acte notarié son grand-père Jules Charles Baudot l’autorise à ajouter à son nom patronymique de Henry celui de Baudot, pour s’appeler légalement HENRY-BAUDOT.

La régularisation par  le Conseil d’Etat ne sera finalement faite qu’en 1957 par Jacques Henry-Baudot, son fils unique, si bien que pendant 3 générations la famille s’est appelée légalement : HENRY dit HENRY-BAUDOT.

En 1897, Edouard a donc 26 ans lorsqu’il peint « Nymphe ».

Edouard Henry passe régulièrement ses vacances à Bayon. Il y rencontre les familles Roussel (parents du musicien Albert Roussel) et Lagrésille.  Une idylle se noue entre Edouard et Laure Lagrésille, jeune fille fortunée descendante directe des comtes de la Grésille.  Ils se marient le 31 août 1893. Le couple s’installe à Paris, rue Juliette Lambert, puis 85 avenue de Villiers. Ils vivent confortablement des rentes principalement de Laure (elle a hérité en 1893 de la propriété de Bayon, d’immeubles à Nancy et de valeurs, pour plus de 300 000 francs de l’époque.
Peu après leur mariage, ils vendent une partie des valeurs de Laure et achètent au peintre Lortat-Jacob un terrain 19 Boulevard Berthier (Paris XVIIème), boulevard nouvellement créé, sur lequel ils font construire un immeuble comprenant 4 ateliers d’artistes avec dépendances. Trois seront loués, et celui du rez-de-chaussée sera occupé par Edouard jusqu’en 1937.
Le couple quitte l’avenue de Villiers pour s’installer à Sceaux, se rapprochant ainsi de la famille de Jacques, leur fils unique, né en 1905.

En 1907, il obtient du Museum d’histoire naturelle une autorisation de dessiner modeler et photographier la ménagerie et les galeries du Museum. En 1910 il passe de membre à associé dans la SNBA. Il fait la connaissance d’Armand Point et de Lucien Madrassi. Léon Couturier (1842-1935) lui dédicace trois dessins dont un « à bord de la Couronne ».  

   

En 1912, il découvre la Bretagne avec son ami Albert Roussel.  En 1914 il est engagé auprès de l’état-major du Général Galliéni pour effectuer le relevé des lignes de front, indispensables au réglage des tirs d’artillerie. Il grave notamment pour la Poste deux timbres célébrant la victoire. 
Lors d’une de ces opérations risquées, à portée de tir ennemi, de jour comme de nuit, il est conduit par son chauffeur sur toutes les routes carrossables, et est victime d’un grave accident. Au démarrage brutal de sa voiture, menacé par les tirs ennemis, il tombe en arrière très violemment et subit de graves lésions au dos dont il souffrira jusqu’à la fin de ses jours. Pendant sa longue convalescence il viendra se reposer à Paramé en 1916 et pourra reprendre progressivement le travail sur des dimensions modestes car il peine à demeurer longtemps debout, comme à brosser des surfaces trop importantes.

Des conséquences de la guerre, sa santé devenait malheureusement très déficiente, et c’est en convalescent qu’il revient en Bretagne à Belle Ile avec Albert Roussel entre 1918 et 1930, où il retrouve Henry Guinier. Ils retrouvent au manoir de Goulphar  d’autres artistes. Paysages, marines, chemins creux, vieilles pierres, animaux domestiques sont les sujets d’un grand nombre de dessins à la plume, sanguines, aquarelles, gouaches, toujours exécutés en pleine nature, tandis qu’en atelier (Boulevard Berthier à Paris) son imagination créatrice le conduit vers des compositions souvent inspirées par la mythologie.

Les œuvres d’Edouard se vendent bien, très souvent à de riches éleveurs d’Amérique du Sud, qui viennent passer la saison d’hiver à Paris. Il expose tous les ans au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (références sur le site de la Réunion des Musées Nationaux).
Edouard HENRY-BAUDOT arrêtera définitivement de peindre pendant la deuxième guerre mondiale. Ruiné, âgé, il vit d’expédients et souffre cruellement de la faim et du froid. Les compositions pour « Les métamorphoses d’Ovide » dont il a été question plus haut sont très certainement ses dernières réalisations.

Après de dures épreuves pendant la guerre de 39-45 et son épouse décédée en 1945, sa santé l’oblige à prendre sa retraite dans le midi de la France, il se retire dans une pension à Théoule/mer (Alpes Maritimes) où il meurt en 1953 à l’âge de 82 ans. 


Edouard Henry-Baudot dans son atelier boulevard Berthier à ParisQuelles ont été les principales sources d’inspiration d’Edouard HENRY-BAUDOT ?
La plus importante est probablement la mythologie, véritable passion pour cet homme cultivé, nourri de culture classique. Il lui consacrera de très nombreuses compositions (dont évidemment « Nymphe ») ; son œuvre s’achèvera par douze gouaches sur carton destinées à illustrer un ouvrage sur « Les métamorphoses d’Ovide » (1943/1944), qui ne verra malheureusement jamais le jour.

Beaucoup de critiques ont vu en Edouard un peintre animalier. Il se rend souvent au Jardin des Plantes pour observer les animaux sauvages, au Muséum pour en étudier l’anatomie et le squelette. De nombreuses œuvres traduisent cet intérêt : une superbe série de tigres installés dans un décor luxuriant, chevaux au travail, etc.

A partir de 1912, il se rend très souvent en Bretagne, dans le sud-Finistère (Raguenès) et à Belle Ile, où il retrouve, parmi d’autres artistes, son ami le musicien Albert ROUSSEL.  Il y réalise de grandes compositions (gouaches sur châssis) ainsi que de très nombreux dessins à la plume et encre de chine. La solitaire demeure du château de Goulphar lui fit découvrir le charme et la rudesse de la Bretagne.

Comme l’a écrit de lui le critique d’art Maurice GUILLEMOT à l’occasion de l’exposition qu’il fait en 1922 : « HENRY-BAUDOT n’obéit qu’à sa fantaisie du moment, qu’il soit figuriste, animalier, décorateur, qu’il emploie pour s’exprimer l’huile, la détrempe, la gouache, l’aquarelle ou la plume, il demeure toujours dans les sphères élevées de l’inspiration ».

Edouard HENRY-BAUDOT a certainement aussi été influencé par l’art japonais de l’estampe. La famille possède encore de nombreuses estampes qu’il collectionnait ; et il a eu pour élève un jeune peintre japonais, Takeshiro Kanokogi (1874-1941) qui a dédicacé une œuvre « à mon maitre et ami monsieur E. H. Baudot ».

Enfin, le corps féminin est une grande source d’inspiration, certainement née lors de ses études à l’atelier Julian. Il accueille de nombreux modèles dans son atelier du Boulevard Berthier.

Edouard Henry-Baudot a côtoyé de nombreux artistes qui lui ont laissé des œuvres spécialement dédicacées et nous pensons qu’il s’est fait rémunérer par des œuvres, notamment celles d’Eugène Delacroix.
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